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Christelle Charlier

QUAND LES TRAUMAS NOUS FACONNENT : COMPRENDRE POUR TRANSFORMER


trauma

Qu’est ce qui me pousse aujourd’hui à parler du trauma et des traumatismes qui en découlent ?

Il y a 2 semaines j’ai poussé un coup de gueule sur l’offre de services de certains pros de l’accompagnement qui annoncent sans vergogne qu’on peut guérir d’un trauma en 3 à 5 séances !


Je suis moi-même une pro de l’accompagnement pourtant il ne me viendrait jamais à l’idée d’affirmer une telle connerie parce que j’étais une enfant maltraitée et je ne sais que trop le chemin à parcourir pour guérir.


L’impact d’un trauma concerne tout le monde parce que, par exemple, un enfant « mal construit » sera un adulte « mal construit » également.


Il fait des dégâts, autour de lui et à lui-même, par son comportement émotionnel déséquilibré mais aussi par ce qu’il reproduit tout ou partie des comportements des adultes qui l’ont entouré pendant son enfance dont ceux des adultes qui lui ont fait du mal.


J’ai décidé de parler plus en détail des traumatismes en espérant que cela aide dans leur cheminement ceux qui ont besoin de se soigner mais aussi leurs proches pour qu’ils puissent les soutenir en toute connaissance de cause.


Car croire qu’être conscient de ce que l’on a vécu suffit à le « garder sous contrôle » est un mensonge que l’on se fait à soi-même.


J’avais prévu de n’écrire qu’un article mais plus j’avance et plus j’ai de choses à dire sur ce sujet mal connu, il dérange.


Je vous invite, à ce sujet, à lire le 1er chapitre du livre du psychiatre J. L. Herman « reconstruire après les traumatismes » qui explique clairement le déni collectif que nous faisons sur ce thème.


Il y a aura donc environ 8 articles dans lesquels je vous partagerai sans tabou une partie des connaissances que j’ai acquises par mon expérience de guérison mais aussi professionnelle, par mes lectures, rencontres etc. qui ont fait mûrir ma compréhension du sujet.

 

Les sujets que j’ai l’intention d’aborder sont :

·         Comprendre ce que sont les traumas & les différents impacts du trauma

·         Le poids des croyances et leur influence sur la guérison

·         La richesse d’une approche interdisciplinaire

·         La contribution oubliée de la spiritualité à la guérison

·         La patience, clé du cheminement vers la guérison

·         Comment choisir un bon accompagnant(s), est-ce possible ?

·         La guérison un chemin personnel

·         Guérir d’un traumatisme : c’est quoi l’intérêt ?

 

Je bouleverse provisoirement la fréquence de publication de cette newsletter qui passe, pour ce thème particulier, de mensuelle à hebdomadaire.

J’espère que cela vous conviendra, je ne sais pas si c’est la bonne solution, n’hésitez pas me faire un retour.


De même si vous souhaitez me partager votre parcours en quête de guérison ou votre expérience d’accompagnant (proches et thérapeutes) pour nourrir ce travail, envoyez-moi un MP, merci de votre aide


Ensuite il y aura des posts dans lesquels je partagerai un peu plus mon vécu et des solutions que j’ai trouvées pour avancer dans mon processus de guérison et dans celui d’autres personnes.


Alors si le sujet vous intéresse, je vous invite à me suivre en plus de l’abonnement à cette newsletter.


Bonne lecture,

 

 

QUAND LES TRAUMAS NOUS FACONNENT : COMPRENDRE POUR TRANSFORMER

Il y a 2 semaines, je vous ai parlé de traumas et de guérison. Contrairement à ce que certains promettent, ce processus ne se réalise pas en 3 coups de cuillères à pot.


Car les conséquences potentielles des traumas, que l’on appelle traumatismes, sont nombreuses et profondes sur notre :

·         Psychologie et comportements

·         Physiologie

·         Et notre corps

 

La guérison demande du temps, ce qui est antinomique avec notre monde moderne qui veut que tout aille vite et que les problèmes soient résolus avant même qu’ils n’apparaissent.

Une autre option est de tout cacher sous le tapis en se disant que 

« ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort »,

gare au retour de bâton car ce qui n’est pas compris, accepté et transformé refait toujours surface comme un boomerang qu’on se prend en pleine tête.


Mais c’est difficile de prendre conscience qu’il y a un problème car comme les conséquences se sont installées en nous sans que nous en soyons conscients, comment savoir qu’elles sont en lien avec un choc violent ?


C’est d’ailleurs d’autant plus difficile quand le trauma est survenu pendant l’enfance, on s’est développé dans un état de mal être que l’on considère comme la normalité !


Un adulte lui peut voir la différence psychologique entre l’avant et l’après, l’état de stress post traumatique apparait en moyenne chez les militaires qui en souffrent après 3 mois d’exposition au combat ou des années plus tard s’il y a déni de la réalité psychologique…le boomerang revient toujours…

 

Les traumas sont la boite de pandore que peu de gens veulent ouvrir parce qu’on a appris à penser que la psychologie est une quantité négligeable proportionnellement à la volonté !

Les traumatismes induisent une perte de contrôle émotionnelle dans toutes les circonstances qui ressemblent de près ou de loin au trauma initial, c’est un pilote automatique qui se met en marche, les émotions sont très violentes et incontrôlables, notamment la colère.


Ceux qui n’ont jamais connus cela, sont tentés de dire : « apprends à te contrôler », éduqués à nous croire tous pareils, on oublie bien souvent que ce sont nos expériences qui façonnent nos fonctionnements et qu’une personne traumatisée si elle n’est pas soignée est dans l’incapacité d’apaiser sa colère car elle l’a subi tout autant que ceux qui l’entourent.


Les outils classiques de contrôle / gestion des émotions (je n’adhère pas à cette idée de contrôle, gestion) n’ont pas d’effet sur les traumatisés ou très peu et à court terme, le volcan est toujours près à entrer en éruption.


Ces outils fonctionnent sur les personnes « à peu près équilibrées » mais gare à la compensation, il y a aussi un prix à payer à ne pas écouter ses émotions.

 

Qu’est-ce qu’un trauma ? c’est une blessure physique, sexuelle ou émotionnelle qui ne se voit pas la plupart du temps !

  • Agression physique

  • Agression sexuelle, y compris les sévices sexuels durant l’enfance

  • Violence verbale

  • Menace d’agression physique ou sexuelle

  • Être témoin de violence envers autrui

  • Être victime de négligence prolongée durant l’enfance

  • Situation de guerre

 

LES DIFFERENTS IMPACTS DU TRAUMATISME

C’est bien plus que l’esprit qui est touché par une expérience traumatique, le corps aussi en garde des traces parfois visibles immédiatement et parfois quasi invisibles au travers d’une raideur d’une partie très précise du corps qui avec le temps deviendra un vrai problème de santé.

Car le corps et l’esprit fonctionnent en binôme, ce qui n’est pas soigné chez l’un impacte l’autre.


Mais comme cela a commencé par une raideur, on n’y a pas prêté attention… car au même titre que l’on n’a pas appris à écouter nos émotions, considéré la psycho comme quantité négligeable, les petits maux du corps sont niés.


Mais même les gros problèmes sont décorrélés de la psychologie de l’individu, on découvre alors que le corps ne guérit pas tout à fait.


Un traumatisme c’est aussi un état de vigilance quasi permanent que l’on est sensé n’avoir qu’en cas de danger. Le corps se crispe, l’esprit est constamment en alerte. Alors les comportements peuvent changer.


Alors les pensées aussi.


Voici un pêlemêle non exhaustif des conséquences :

Difficulté à faire confiance, rapports sexuels difficiles, peur des autres, isolement social, difficulté à donner et à recevoir, « flashbacks » de l’évènement traumatique, cauchemars, maux physiques, épuisement, problèmes d’attention, auto-mutilation, agresser autrui, etc.


Comprendre l’étendue de ces impacts est utile pour comprendre que la guérison ne repose pas que sur un travail psychologique ou physique mais les 2 !


Mais il ne s’agit non plus d’appliquer un protocole à la lettre, il s’agit de trouver les leviers qui vont permettre à chaque traumatisé d’avancer à son rythme, en fonction de ses besoins, de ses capacités à affronter sa réalité intime, c’est à dire à se porter de l’attention.


Car la non-écoute de la souffrance, c’est l’absence d’attention à soi.

 

Conclusion :

Les traumas façonnent profondément nos comportements, nos émotions, et même notre physiologie, bien souvent sans que nous en soyons conscients.


Leur impact s’inscrit dans le corps et l’esprit, rendant la guérison aussi essentielle que complexe. Pourtant, ce processus, bien qu’exigeant, est une opportunité pour « se reconnecter » à soi-même et avancer vers une transformation intérieure durable.


La psychologue clinicienne Gwenaëlle Persiaux communique beaucoup sur ce sujet de la solidité des « sécures acquis » dont les traumatisés guéris font partie !


La clé n’est pas dans la rapidité ni dans le déni, mais dans une écoute patiente et bienveillante de ce qui se passe en nous dans le présent et qui appartient au passé.


Dans le prochain article, nous explorerons un élément souvent sous-estimé : le poids des croyances. 

Ces idées reçues, qu’elles viennent de la société, des accompagnants ou de nous-mêmes, influencent profondément notre capacité à guérir.

Quelles croyances nous soutiennent, et lesquelles nous limitent ?

C’est ce que nous allons découvrir.

 

Si vous pensez que cet article pourrait aider quelqu’un, n’hésitez pas à le partager ou à me faire part de vos impressions. Ensemble, nous pouvons sensibiliser davantage sur les réalités du trauma et ouvrir la voie à une meilleure compréhension

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