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Christelle Charlier

LE CERVEAU QUI SABOTE

Dernière mise à jour : 29 nov. 2022


Comme nous l'avons vu dans l'article précédent (l'alignement ), nos croyances inconscientes dominent notre façon de penser, de voir le monde et ce que nous vivons.


Pour changer ce qui ne nous convient pas dans nos vies, nous avons le choix entre différentes tactiques pour prendre conscience de ce qui se passe dans nos « têtes » et ainsi détecter un désalignement :


  • Soit en observant nos comportements dysfonctionnants (découvrir par exemple que notre communication est agressive alors qu'on se croyait bienveillant et doux avec les autres)

  • Soit en prêtant attention aux pensées dissonantes avec ce qui est en train de se produire (découvrir par exemple que lors d'une réunion professionnelle, il nous arrive de penser « ils ne m’aimeront jamais »)

  • Soit en écoutant les crispations ou les douleurs de notre corps quand nous tenons un certain type de discours, c'est un marqueur très puissant de la non-congruence entre les mots prononcés et ce que nous croyons, pensons vraiment (il existe un test simple : prononcer des mots négatifs et positifs et sentir comment notre corps réagit quand nous prononçons les mots qui nous correspondent négativement et positivement).

  • Etc.

Changer c’est compliqué car en plus de tous ces mécanismes inconscients, notre cerveau va se défendre pour que nous ne changions pas.


Changer est considéré par le cerveau comme un danger au même titre que de se faire boulotter par un tigre à dents de sabre à l'époque où nous vivions dans des cavernes !

Changer, c'est sortir de sa zone de confort : c'est partir en territoire inconnu et notre cerveau n'aime pas ça du tout !


Les considérations liées au bien-être que cela pourrait apporter n'existent pas pour le cerveau. Il a appris depuis l'enfance à fonctionner d'une certaine façon, il est programmé à faire toujours de la même manière et il va défendre sa moelle.


C'est un stratège qui a développé des stratégies de sabotage pour nous empêcher de changer.


La plus connue est la procrastination qui nous pousse à remettre toujours au lendemain ce que nous avions prévu de faire pour changer quelque chose dans notre vie.

Qui ne l'a jamais utilisée pour ne pas se mettre à la méditation ou à une activité physique ou encore commencer à pratiquer le développement personnel ou changer de job alors qu’il nous sort par les yeux ?

Prenons un exemple concret de manifestation de stratégies de sabotage :

En octobre 2019, j'ai décidé d’arrêter de fumer. J'avais rendez-vous un lundi après-midi chez un médecin acupuncteur qui allait m'aider dans l'arrêt de la dépendance à la nicotine.


Mon cerveau m'a déclarée la guerre le lundi matin en question. J'avais énormément de difficulté à me rappeler que j'avais ce rendez-vous, l'information revenait à ma conscience un peu comme un flash très rapide et repartait aussi vite.


Et puis j'ai compris ce que faisait mon cerveau, à savoir m'empêcher d'aller à ce rendez-vous. J’ai alors contré sa stratégie de sabotage (s’incapaciter) en écrivant sur un bout de papier le lieu et l’heure du rdv et l'ai mis à un endroit que je ne pourrais pas ignorer.


Et vous savez quoi ? Immédiatement, je n'ai plus eu besoin de lire ce bout de papier car je me rappelais en conscience ce rendez-vous que mon cerveau cherchait à me faire oublier !

Mais en fin stratège mon cerveau ne s'est pas arrêté là, il a à nouveau utilisé la même stratégie de sabotage mais en me faisant sentir malade (nausée, vertiges, etc.).


Je l'ai vu venir, car à force de travail sur moi j'ai appris à bien me connaître, et j'ai dit avec fermeté « s'il le faut, j'irai à ce rendez-vous en rampant car j'arrête de fumer. »


Les symptômes physiques ont immédiatement disparu, je suis allée à mon rendez-vous et ai arrêté de fumer.


N'avez-vous jamais entendu dire que c'est lorsque l'on atteint la ligne d'arrivée que c'est le plus difficile ?

Cette expression veut dire, concrètement au niveau psychologique, que le cerveau va déployer toute son énergie pour contrer le changement qu'on effectue, c'est le signe évident que l'on est en train de gagner la partie.


C'est exactement ce que je me suis dit en allant à ce rendez-vous chez le médecin : l'action que j'étais en train de poser était la bonne pour arrêter de fumer sinon mon cerveau ne m'aurait pas fait cette guerre-là !

« S’incapaciter » fait partie d’un ensemble de stratégies de sabotage. En fonction de ce que nous voulons changer, une à plusieurs d’entre elles vont s’activer et ce ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Autrement dit, « s’incapaciter » qui s’est manifesté pour moi pour l’arrêt de la cigarette, n’est pas forcément celle qu’utilisera le cerveau pour une autre personne voulant arrêter de fumer d’où l’importance d’apprendre à s’observer.


Être accompagné par un(e) thérapeute, un coach(e), etc. peut aider à en identifier certaines surtout quand on commence à travailler sur soi pour « débroussailler le terrain » si vous me permettez l’expression, mais cet accompagnant n’est pas avec nous 24H/24. Il est donc utile d’apprendre à s’observer pour découvrir les mécanismes limitants de notre esprit tels que les croyances, habitudes, stratégies de sabotages, etc.


Les stratégies de sabotage se manifestent dès que nous identifions quelque chose que nous voulons changer et ce quel que soit le sujet, quel que soit le stade de la prise de conscience de la réalité jusqu’au passage à l’acte.


Je ferais prochainement un article détaillé sur ces différentes stratégies car pour être en mesure de les dépasser, de les contrer, il est utile de les connaître.

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