
« Lorsque les psychologues essaient de comprendre comment fonctionne notre esprit, ils parviennent souvent à une conclusion surprenante : nous prenons régulièrement des décisions sans y avoir réfléchi – ou, plus précisément, sans y avoir réfléchi consciemment. Lorsque nous décidons pour qui voter, ce que nous allons acheter, où partir en vacances, par exemple, nous ne mesurons pas que c'est notre inconscient qui est aux commandes, ou du moins qu'il joue un rôle essentiel. De plus en plus de résultats de recherche confirment chaque jour à quel point il dicte sa loi. » (1)
Depuis l'Antiquité, l'être humain a développé la certitude qu'il était un être rationnel capable de contrôler ses instincts, ces pulsions par la volonté et la détermination, l'inconscient étant relégué à un comportement instinctif lié à la nature animale de l’être qui ne fait pas le poids face à l'intelligence humaine.
Alors qu’en fait c’est une croyance erronée de surcroît qui fait partie du système de croyance inconscient de chaque individu et qui détermine ce que nous sommes en capacité de voir de la réalité et au final sur quoi nous sommes en capacité d’interagir (voir articles YA+K 2 (2) et l’alignement croyances pensées comportements (3)).
A cela, ajoutons, le cerveau reptilien qui gère notre survie, et qui n’aime pas que nous cherchions à changer nos comportements, nos pensées. Il a tout un arsenal de stratégies de sabotage inconscientes face au changement ! (Article le cerveau qui sabote (4)). Ces stratégies font parties de ce que cite Jung « Les gens feront tout, jusqu'au plus absurde, afin d'éviter de se confronter à leur propre âme. ». La procrastination, par exemple, dont nous faisons parfois un usage intensif en fait partie.
Dans le livre « les compétences émotionnelles », le Dr en psychologie Moïra Mikolajczak nous dit que « Nombre d’entre nous – scientifiques compris – doutent de la capacité des êtres humains à changer véritablement. Ne dit-on pas « chassez le naturel… il revient au galop » ? En effet, qu’il s’agisse de tenir cette bonne résolution de ne plus boire autant, d’arrêter de fumer, de perdre enfin ces fichus kilos en trop, ou de lutter contre notre tendance à la timidité, la colère, le désordre, etc., les exemples d’échecs sont nombreux. Pourtant certains individus y arrivent, et souvent on les entend dire que telle personne, telle expérience ou tel livre a profondément transformé leur vie. Changer est donc possible. » (5)
Le fonctionnement de notre psyché n’est donc pas une fatalité, nous ne sommes pas obligés de faire « avec », il est effectivement possible de modifier ce que nous estimons devoir changer en nous pour en finir par exemple avec :
Les conflits
L’illusion de ne pas avoir le choix au niveau professionnel
Des relations amoureuses qui ne nous conviennent pas
La colère, la frustration, la tristesse, la peur …
et cetera
Si on s'écoute, on ne fait rien
N’avez-vous jamais entendu vos grands-parents ou vos parents vous dire cette expression « si on s'écoute on ne fait rien » ?
Si elle a du sens pour éviter de rester avachi sur son canapé à manger des chips en en regardant des séries débiles, elle est cependant un préjudice notable vis à vis de nos émotions.
Pour la plupart d'entre nous nous avons été élevés à rejeter nos émotions, à les ignorer copieusement. Pourtant ce sont de formidables indicateurs pour accéder à ce qui se passe dans notre subconscient (l’ombre de Jung) et pouvoir changer.
Car une émotion est associée à des pensées pour la plupart automatiques qui sont les mêmes que la veille, de l'avant-veille et cetera : en gros nous pensons à plus de 95% la même chose chaque jour, selon ce qu'en disent les scientifiques et si vous vous amusiez à noter pendant plusieurs jours les pensées qui vous traversent l’esprit, vous découvririez qu’effectivement vos pensées varient rarement… l’être humain est ainsi fait !
Ces émotions et ces pensées à répétition sont des messages de l’inconscient (6) (équivalent du subconscient, de l’ombre de Jung) qui sont comme des portes pour nous permettre de comprendre ce que nous avons refoulé en nous.
Et notre meilleur outil ce sont les autres car ils sont le reflet de ce que nous ressentons. Donc être attentifs à ce qui se passe en nous-même (émotions / pensées) quand nous ressentons des émotions négatives face aux autres est notre meilleur outil pour apprendre à nous connaître et changer en profondeur.
Prenons un exemple : Un jour, un client m’a racontée qu’il était en situation conflictuelle avec son manager parce c’était un manipulateur. Après notre échange, il a été capable de voir que lui-même était un manipulateur et c’était pour cela qu’il ne pouvait pas supporter inconsciemment de voir son propre comportement en reflet chez son manager ! (Effet miroir).
D’où l’affirmation de Jung : « On ne devient pas éclairé en imaginant des figures de lumière, mais en rendant l'obscurité consciente. Si vous ne faites pas face à votre ombre, elle vous viendra sous la forme de votre destin. »
Autrement dit, la vie mettra sur votre chemin des personnes qui par l’effet miroir, sans qu’elles le sachent, mettent en lumière votre ombre, ce que vous avez besoin de changer en vous pour être libre, pour être heureux.
Si vous vivez des situations à répétition, vous êtes en train de vivre le « destin » selon Jung, comment y remédiez-vous ?
(1) https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/neurosciences/cet-inconscient-qui-nous-gouverne-15880.php , JOHN BARGH| 23 janvier 2019| CERVEAU & PSYCHO N° 107, lu le 28/01/2021 (2) YA+K 2 - CHANGEONS ET LE MONDE SUIVRA ! SOMMES NOUS LIBRES DE NOS PENSÉES ?, septembre 2020 https://www.capera.fr/post/changeons-et-le-monde-suivra-sommes-nous-libres-de-nos-pens%C3%A9es (3) L’ALIGNEMENT Croyances – pensées – comportements https://www.capera.fr/post/l-alignement-croyances-pens%C3%A9es-comportements (4) LE CERVEAU QUI SABOTE https://www.capera.fr/post/le-cerveau-qui-sabote (5) Quoidbach, J. (2014). Chapitre 11. Vers un développement durable des compétences émotionnelles. Dans : Moïra Mikolajczak éd., Les compétences émotionnelles (pp. 239-258). Paris: Dunod. https://doi.org/10.3917/dunod.mikol.2014.01.0239" (6) L’inconscient relève de Freud et le subconscient du modèle de la psyché de Jung, c’est à peu près la même chose
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